Kinésiologue et professionnel de la santé ayant une approche en kinésiologie appliquée, c’est quoi la différence?

Plusieurs patients confondent la profession de kinésiologue et le professionnel de la santé ayant une approche en kinésiologie appliquée. Ces deux appellations sont très similaires et la confusion entre les deux est fréquente. Pourtant, il s’agit de deux concepts complètement différents. En effet, le kinésiologue détient un baccalauréat en kinésiologie, alors que la kinésiologie appliquée est une méthode d’évaluation utilisée par d’autres professionnels et qui fait appel à plusieurs outils d’évaluation fonctionnelle. Les informations ci-dessous vous permettront de mieux comprendre la différence.

Tout d’abord, le kinésiologue détient un baccalauréat en kinésiologie et se définit comme un spécialiste de l’activité physique. Il «évalue la capacité physique, analyse le mouvement et prescrit des programmes d’activités physiques adaptés à des fins récréatives, de prévention et de réadaptation ou de recherche de performance de haut niveau. Également, il peut être appelé à promouvoir l’activité physique auprès de clientèles ciblées. Ce spécialiste travaille dans des équipes pluridisciplinaires dans les CSSS, les CIUSSS, les CHU et les centres médico-sportifs. Il œuvre également dans les centres de conditionnement physique, les centres communautaires et de loisirs, les clubs et les fédérations sportives, les municipalités, les entreprises privées et les organismes gouvernementaux. » (Site internet de l’Université de Montréal)

De son côté, le professionnel de la santé ayant une approche en kinésiologie appliquée utilise une méthode d’évaluation qui fait appel à plusieurs outils d’évaluation fonctionnelle tels que la posture, la démarche, l’amplitude de mouvement, la palpation statique/dynamique et le test musculaire. Le test musculaire sert d’évaluation neurologique fonctionnelle. La pratique de la kinésiologie appliquée est limitée aux professionnels de la santé habilités au diagnostic. Au Québec, les professionnels de la santé ayant droit au diagnostic sont, entre autres, les médecins, les dentistes, les chiropraticiens et les podiatres. Les kinésiologues, à titre d’exemple, ne font pas partie des professionnels de la santé ayant droit au diagnostic.

La formation en kinésiologie appliquée est donnée par des personnes diplômées du Collège International de Kinésiologie Appliquée (ICAK). L’apprentissage de la kinésiologie appliquée est complémentaire à la formation de base du professionnel de la santé. Ainsi, tous les outils utilisés en kinésiologie appliquée permettent de bonifier les examens de base du professionnel (ex. anamnèse (historique de la problématique), tests orthopédiques, examen neurologique, examen radiologique, etc.). Chaque professionnel de la santé est tenu d’utiliser la kinésiologie appliquée en respectant les limites de son champ d’expertise, ce dernier étant défini par son ordre professionnel.

En résumé, le kinésiologue est un spécialiste de l’activité physique qui évalue la capacité physique, analyse le mouvement et prescrit des programmes d’activités physiques adaptés. De son côté, le professionnel de la santé ayant une approche en kinésiologie appliquée est habilité au diagnostic et a recours à plusieurs outils d’évaluation fonctionnelle afin de bonifier ses examens de base. Ainsi, le kinésiologue ne fait pas de kinésiologie appliquée et le professionnel de la santé ayant une approche en kinésiologie appliquée n’est pas kinésiologue.

Néanmoins, mentionnons que certains professionnels de la santé ayant une approche en kinésiologie appliquée sont également kinésiologues à la base. En effet, les diplômés du programme de kinésiologie poursuivent parfois leur étude dans un autre programme de la santé (ex. Doctorat de premier cycle en chiropratique) leur permettant éventuellement de pratiquer la kinésiologie appliquée.

Justin Jefferson-Falardeau, chiropraticien

Pour plus d’informations :

www.kinesiologue.com

www.icakcanada.ca

 

-L'importance d'une décision libre et éclairée en santé-

Selon Dr DeSerres, épidémiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ): « Il n’y a pas de vaccin parfaitement sécuritaire. On va de l’avant quand les bénéfices sont plus grands que les inconvénients ».  (voir l’article publié dans Le Devoir en date du 14 mars 2018)

Il n'est pas question ici d'être pro ou anti-vaccination ou encore mettre en question la position du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) suite au rapport d’enquête de l’INSPQ. La vaccination ne fait d’ailleurs pas partie du champ d'expertise du chiropraticien. Les propos de Dr DeSerres rappellent toutefois que peu importe l’intervention, celle-ci comporte des risques et des bénéfices. C’est ici que prend tout son sens l'importance de prendre une décision libre et éclairée avant toute intervention en santé que ce soit un vaccin, un traitement chiropratique, une procédure dentaire, la prise d'un médicament, etc.

Il semble essentiel de connaître et comprendre les risques et les bénéfices associés à l'intervention proposée avant de prendre sa décision. Malheureusement, les patients ne sont pas toujours bien informés et croient à tort qu'ils n'ont «pas le choix» lorsque qu'un professionnel de la santé propose d'effectuer une intervention. Évidemment, il est possible que certains patients préfèrent se fier à l'avis du professionnel en qui ils ont confiance, ce qui est tout à fait compréhensible. Rappelons toutefois que le jugement d'un professionnel repose sur ses connaissances, mais aussi sur ses expériences, ses croyances, ses valeurs et malheureusement, parfois même son intérêt.

Rien ne vous empêche de recueillir les informations nécessaires afin de vous aussi pouvoir porter un jugement mieux éclairé. Naturellement, il faut faire attention à tout ce qui est écrit sur le web. Bien qu’il existe plusieurs sources crédibles et nuancées,  de trop nombreuses sources manquent de rigueur scientifique et/ou de véracité dans leurs propos. D’ailleurs, certains auteurs se disent très crédibles en raison d’une supposée rigueur scientifique ou encore, en brandissant leur titre professionnel pour justifier leurs propos. Ironiquement, ces mêmes auteurs sont parfois tout aussi tendancieux et peu éclairants que les sources qu'ils se font un plaisir de critiquer et de souvent ridiculiser pour leur manque de rigueur scientifique. De façon générale, méfiez-vous des sources qui ne semblent exposer qu’un seul côté de la médaille que ce soit pour ou contre une intervention.

Une autre option facile consiste à poser des questions au professionnel qui vous propose l'intervention: «Quels sont les risques associés à l'intervention?», «Quels sont les risques si je refuse l'intervention?», «Quels sont les bénéfices?», «Quelles sont mes alternatives», «Est-ce que je peux attendre avant de prendre une décision?», etc. N'hésitez pas à demander d'autres avis au besoin.

Les informations recueillies avec ces démarches vous permettront de prendre une décision plus éclairée, car peu importe l'intervention, c'est votre corps donc c'est VOTRE CHOIX.

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site du Gouvernement du Québec : Educaloi

Justin Jefferson-Falardeau, chiropraticien